Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'info rapide!
15 novembre 2008

Giuseppe en quête de l’humanitaire

Il a toujours eu le désir de voyager dans le cadre de son boulot et de réaliser des actions humanitaires. C’est l’armée qui lui a permit d’entremêler ces deux caractéristiques.

Quelle est votre fonction exacte au sein de la  Défense Nationale?

Je suis sergent et chef de section aux génies de combat.

Pourquoi désiriez-vous rentrer à la Défense Nationale ?

J’ai toujours rêvé de réaliser des travaux humanitaires. De plus, j’avais très envie de voyager. En faisant des missions, l’armée m’a permis de joindre les deux.

Que sont les génies de combat ?

C’est une armée d’appui spécialisée. D’une part parce que nous aidons l’infanterie à progresser dans un milieu hostile. Nous agissons sur les terrains minés, les routes barricadées, les ponts et les maisons piégées, … D’autre part parce que nous sommes spécialisés dans le déminage et la construction de bâtiments de protection (bunker, position de tir, d’observation).

Combien de fois êtes-vous  parti en mission ?

Pour l’instant, j’ai eu l’opportunité de partir deux fois. La première fois je suis parti quatre mois au Liban et la seconde fois, six semaines en Afghanistan.

Laquelle de ces deux missions était la plus importante ?

Pour moi, il n’y a pas de mission plus importante qu’une autre. Chacune d’entre elles rapportent quelque chose.

Bien qu’elles soient toutes les deux au même niveau d’importance, laquelle avez-vous le plus appréciée ? Et pourquoi ?

J’ai préféré la mission au Liban. Elle était beaucoup plus portée sur l’humanitaire. C’était une mission de déminage et de matérialisation de la frontière israélo-libanaise.

Dans le cadre de vos actions humanitaires, avez-vous des contacts avec la  population ?

Non. Il n’y a pas vraiment de contact avec la population. Mais nos actions ont un impact sur eux. Par exemple, nous déminons leurs terrains de culture pour les rendre cultivables à nouveau. Je pense qu’il est important de savoir que depuis octobre 2006, la Belgique a enlevé 20 000 munitions sur 30 000 m² de déminage.

Quels sont les risques professionnels ?

Bien évidemment, la mort. En tant que démineur, j’ai sans cesse les pieds sur des terrains minés. De plus, dans les pays en guerre comme le Liban, il se peut que les civils aient une réaction inattendue (attentats, ;;;) Au niveau psychologique, les personnes qui ne supportent pas de vivre loin de chez et d’être dans des pays en guerre peuvent faire un « combats choc ». C‘est être en état de déprime et faire sans arrêt des cauchemars qui traumatisent. Au niveau familial, on remarque beaucoup de divorce après une mission.

Que pouvez-vous dire de la vie quotidienne entre collègues ?

C’est très difficile. On n’a aucune intimité. De plus, en tant que sous officier (rôle important entre hiérarchie et soldats) je suis tout le temps sollicité, de jour comme de nuit. Aussi, en tant que chef de section, je dois gérer les problèmes personnels des huit personnes qui sont sous mes ordres. Tout cela en ne faisant transparaitre les miens.

Comment avez-vous vécu cette mission part rapport à votre famille ?

Je pense que si cette mission a été positive pour moi c’est parce que ma famille a été positive par rapport à cette situation. L’entretien du moral pendant une mission est très important. Donc, le soutient familial est primordial. Mais ce soutient va dans les deux sens. Il faut que moi aussi je soutienne ma famille qui est loin de moi.

                                                

Cette mission au Liban a-t-elle modifié votre vision des choses ?

Oui, cette mission m’a fait réfléchir à plusieurs niveaux. Du coté professionnel, j’ai acquis de l’expérience. En temps normal, ce ne sont que des entraînements réguliers. Mais en mission, on travaille en conditions réelles. D’un coté plus personnel, ça m’aide à ne plus regarder aux petits problèmes de la vie quotidienne. Il y a bien pire que nos petits soucis insignifiants. D’un point de vue plus privé, cela peut avoir deux impacts : souder ou diviser un couple. Pour ma part, cette mission nous a permis, à moi et mon épouse, de se rattacher l’un à l’autre.

Quel est votre sentiment par rapport à la situation au Liban ?

Je suis très touché par le sort des enfants. Les adultes, eux, suivent une idéologie. Ils sont en guerre depuis toujours. Par contre, les enfants n’ont rien demandé et doivent subir tout ce qu’il se passe.

Etes-vous prêt à recommencer ?

Oui bien sûr. Les missions permettent d’exercer le métier. De plus, j’ai beaucoup aimé la vie dans ces conditions.

                                    

Pensez-vous qu’une mission vaut vraiment la peine d’être vécue ?

En ce qui concerne le salaire, cela dépend de l’estimation personnelle en euro que l’on donne à la vie humaine. D’un coté humanitaire, les missions permettent de sauver des vies. Par exemple, au Liban, on a retrouvé six munitions et une roquette. On a donc sauvé sept vies. Même si la prime n’est pas élevée par rapport à ce que les civils en pensent, ca vaut la peine de risquer sa vie pour en sauver d’autres.

Genco Silvia

Publicité
Commentaires
T
bonne continuation dans ton projet!
Publicité
L'info rapide!
Publicité